Qui en avait entendu parler ?

Le corps de Kevin a été retrouvé au pied d'un bâtiment en rénovation. Suicide ?

BINCHE Ce sont des ouvriers qui ont fait la macabre découverte. Lundi matin, vers 7 h, le corps sans vie d'un jeune homme gisait au pied des anciens lavoirs de Péronnes-lez-Binche, rue des Mineurs. L'imposant bâtiment, en rénovation, se dresse à deux ou trois kilomètres du centre-ville binchois, là où la fête du carnaval battait son plein depuis la veille.

La victime, Kevin H. d'Epinois, étudiant à la faculté polytechnique de Mons, devait fêter ses 19 ans ce jeudi. Tout semblait indiquer une chute mortelle. Accidentelle ? Volontaire ? Provoquée ? Selon certains témoins, le garçon avait le pantalon baissé et ses chaussures se trouvaient à quelques mètres de sa dépouille. De source policière, l'autopsie aurait révélé des blessures à la tête, au dos et au bassin, mais aucune trace de violence ou de coups. Quant au pantalon, il n'était pas baissé mais déchiré sur toute la longueur d'une jambe. Peut-être suite à l'accrochage avec une rambarde lors de la chute. Les chaussures, elles, étaient simplement délacées, aux dires des policiers. Et aucune trace d'une autre présence sur les lieux n'aurait été détectée.

Selon des copains et la petite amie de la victime, interrogés lundi matin, Kevin aurait quitté leur groupe dimanche soir avant de disparaître. Il aurait toutefois envoyé par la suite quelques SMS dont le contenu n'a pas été révélé.

Si les enquêteurs privilégient la thèse du suicide, des questions demeurent. Le GSM du jeune homme, qui dévie les appels vers la messagerie, n'a pas pu être retrouvé.

Ce drame aura été le seul incident notable d'un carnaval à la sécurité renforcée. Il a d'autant plus alimenté les conversations des fêtards qui craignaient de revivre une affaire Yannick, tué l'an dernier d'un coup de couteau en plein Mardi gras.